La modélisation des données du bâtiment (Building Information Modeling, BIM) sera obligatoire dans les marchés publics dès 2017, et pourrait rapidement se généraliser au privé.
Le BIM, c’est quoi ?
Si vous avez besoin d’une piqûre de rappel, voici dans les grandes lignes ce qu’est le BIM.
En quelques mots, le BIM est le double virtuel d’un bâtiment. En effet, il s’agit d’un ensemble de données -avec plus ou moins de profondeur- servant à caractériser un bâtiment et à en suivre l’évolution.
Le point de départ du BIM, c’est le plan du site, avec élévation, sur lequel figure toutes les informations techniques utiles (BIM 3D, pour 3 dimensions). C’est lors de la construction ou l’agrandissement d’un bâtiment que ce fichier est généralement initialisé, et c’est cette mise en place qui sera obligatoire pour les marchés publics dès l’année prochaine.
Ensuite, s’y ajoute le temps, autrement dit l’historique de son évolution (BIM 4D). Les dimensions suivantes sont respectivement le suivi des coûts (5D) et la performance énergétique (6D). Enfin, la version la plus complète du BIM peut inclure un nombre d’information beaucoup plus riche, incluse dans la notion de BIM 7D.
Prise de conscience tardive et rattrapage rapide
Le BIM, et plus généralement le concept de maquette numérique, a commencé à exister dès les années 80, pour connaître un essor dans les années 2000. Longtemps ignoré, ou du moins laissé de côté par les pouvoirs publics, la transition du BTP vers le numérique et donc l’usage du BIM peine à se réaliser, en dehors de quelques segments de marché.
Sur ce sujet, la Grande-Bretagne a été montrée en exemple, avec un plan ambitieux initié dès 2011 aboutissant à la conversion quasi-complète du secteur du BTP à l’utilisation du BIM en 5 ans. La France a cherché à rattraper ce retard suite au rapport Delcambre et la mise en place du Plan de Transition Numérique du Bâtiment (PTNB).
Dès 2017, l’ensemble des marchés publics devront requérir l’usage du BIM et donc en faire un critère éliminatoire lors d’appels d’offres.
Le BIM concerne le BTP, mais aussi les usagers
Si la transition vers la maquette numérique passe avant tout par le BTP, vecteur naturel, l’utilité du BIM ne se limite pas à la conception et la construction de bâtiments. C’est un véritable double numérique qui sera amené à évoluer avec son jumeau immobilier, pourra s’enrichir d’équipements, de données de capteurs et ainsi servir à faciliter le travail de nombreux corps de métier (maintenance, qualité, sécurité…)
La société DSDSystem, qui édite le logiciel GMAO Altair Enterprise, propose par exemple un module 3D intégrant les données du BIM pour mettre en place un centre de pilotage de la maintenance en réalité virtuelle.