Les élections américaines approchent, et les programmes proposés par les républicains et démocrates auront un impact sur la compétitivité outre-Atlantique… ce qui aura des conséquences aussi en Europe et en France.
Un smic à 13,5 euros bientôt aux USA ?
Si l’après-guerre a été marqué par une progression des acquis sociaux, les mandats de Reagan ont donné à la politique économique fédérale un tournant libéral sans précédent. Le salaire minimum a considérablement baissé en dollar constant, au point que le salaire minimum fédéral soit équivalent aujourd’hui à ce qu’il était… dans les années 1960 !
Ce salaire minimum, qui est aujourd’hui de 7,25 $ (soit 6,50 € environs), très inférieur aux standards européens, a eu pour effet positif de soutenir la compétitivité de l’industrie américaine, en particulier dans les secteurs de la métallurgie et les industries d’extraction (mines de charbon, pétrole…). Une quasi-exception occidentale, qui prendra peut-être fin prochainement.
En effet, le programme démocrate, porté par la candidate Hillary Clinton, inclut désormais une mesure phare de son ex-concurrent des primaires Bernie Sanders, à savoir la hausse spectaculaire du salaire minimum fédéral à 15 dollars de l’heure, soit près du double du minimum actuel.
Des répercutions difficilement mesurables
Du point de vue interne, cela ne sera probablement pas le cataclysme auquel on peut s’attendre : plusieurs grandes villes, comme San Francisco ou récemment Los Angeles, n’ont pas hésité à définir des salaires minimums aussi élevés à l’échelle locale, sans constater d’effet important sur l’emploi. L’économie américaine, très productrice de richesses, saura sans doute trouver rapidement un nouveau point d’équilibre.
En revanche, c’est du point de vue de la concurrence internationale que cela se jouera dans les mois et années à venir : l’industrie perdra un peu de sa compétitivité, la plaçant à un niveau très proche de celle de l’industrie européenne. Tout cela restera dans un mouchoir de poche, mais pourrait tout de même nous bénéficier à court terme.
Vers une reprise de la hausse des matières premières ?
Avec le récent accord de l’OPEP et la possible hausse du coût de la main-d’oeuvre aux États-Unis, il est probable que le pétrole bas soit une histoire ancienne avant la fin de la décennie. Une hausse des coûts que l’économie européenne devra anticiper dès aujourd’hui pour ne pas la subir demain de plein fouet.