Jusqu’à présent uniquement déployé au Japon, au Danemark et en Allemagne, la technologie de centrale à charbon supercritique pose un pied en Asie via la Thaïlande, avec pour maître d’oeuvre Alstom.
Les centrales à charbon classique (dites sous-critiques) ont un rendement médiocre : seul un tiers de l’énergie dégagée par la combustion du charbon est convertie en électricité. La parade, pour augmenter ce rendement jusqu’à atteindre 50% (soit moitié plus d’énergie !), est d’augmenter la température et la pression de la vapeur d’eau (vecteur de l’énergie produite) jusqu’à dépasser le point critique (où l’eau est à la fois vapeur et liquide). Si les centrale dites supercritique sont désormais la norme, portant l’eau à la température de 565 degrés pour 250 bars de pression (conditions dignes d’un volcan situé au fond d’un océan), les ultra-supercritiques ne sont pas encore courantes.
A 585 °C de chaleur et 300 bars de pression de vapeur, les centrales ultrasupercritiques sont les plus efficientes de toutes les centrales à charbon. Telle sera la technologie de la futur centrale au lignite de Mae Moh, en Thaïlande, dont l’EGAT (Electricity Generating Authority of Thailand) a confié le chantier au français Alstom.
Alstom y fournira des technologies de pointe, dont une chaudière ultra-supercritique intégrant une réduction catalytique sélective (SCR) des NOx, ainsi qu’une turbine à vapeur et un alternateur ultra-supercritiques. Enfin, des solutions de contrôle de la qualité de l’air seront intégrées, afin de faire de cette centrale une modèle de responsabilité environnementale, un enjeu particulièrement important dans la région la plus peuplée de la planète.