Les automobiles à hydrogène sont présentés depuis 10 ans comme les voitures du futur. Toyota a même baptisé son modèle à hydrogène « Mirai ». Mais à Pau, le présent part à la rencontre de ce futur de manière très concrète via les transports en commun.
La mutation progressive du parc français de bus
A la différence du transport sur rail, majoritairement électrique, la majorité des réseaux de bus font appel à une flotte thermique à moteur diesel. Dans le contexte actuel de promotion des énergies propres, de dévalorisation du diesel et de réduction des émissions de particules, les réseaux de bus urbains et départementaux ont un déficit d’image à combler.
C’est pourquoi un nombre croissant de collectivités font évoluer la flotte de bus vers des motorisations moins polluante. C’est le cas dans la région de Lille, où l’intégralité des bus ont une motorisation GNV (gaz naturel de ville, principalement du méthane), en partie alimenté par la revalorisation des déchets verts.
Un motorisation propre pour bus à haut niveau de service
Les bus à haut niveau de service se développent dans de nombreuses agglomérations françaises. Destinée à offrir un service proche de celui d’un tram ou d’un métro pour un investissement réduit, ils modernisent l’image du bus, avec une fréquence et une fiabilité augmentée. L’inconvénient de ce choix face aux autres est qu’il demeure un moyen de transport polluant, émetteur de particules fines. A cela s’ajoute les nuisances sonores, certes intégrées à celle des autres moyens de transport partageant la chaussée. La ville de Pau a trouvé une solution qui annule tous ces désagréments.
L’agglomération palloise a en effet fait un choix audacieux et inédit : équiper une ligne BHNS avec 8 bus alimenté à l’hydrogène d’origine renouvelable. Les bus à hydrogènes sont des véhicules électriques, la réaction de l’hydrogène avec l’oxygène se faisant à basse température dans des piles à combustibles et ne rejetant que de l’eau. Donc aucune pollution, pas d’odeur d’échappement et une discrétion de fonctionnement maximal.
De plus, cet hydrogène sera produit par électrolyse sur site, grâce au courant produit par de l’électricité locale et d’origine renouvelable. Ce parti pris permet de rendre le choix de l’hydrogène véritablement pertinent, en particulier face au méthane qui sert traditionnellement à la fabrication de l’hydrogène par reformage.
Il s’agira de la première ligne BHNS à hydrogène 100 % renouvelable au monde. Engie via sa filiale GNVert assurera l’exploitation de la station d’hydrogène, qui sera construite par ITM Power, spécialiste britannique. Van Hool, fabricant belge indépendant, produira les bus assurera la maintenance et la formation. Le marché, d’une hauteur de 13.5 M€, sera subventionné pour moité par la région et l’union européenne. Ce nouveau moyen de transport ouvre la voie vers une nouvelle ère, celle du transport collectif propre, souple, écologique et discret.