Consommation normale jusqu’aux années 1950, devenue confidentielle à la fin de ce siècle, le bio fait son retour en force, avec un impact certain sur l’industrie agroalimentaire.
21 fermes passent en filière bio chaque jour, c’est le chiffre pas anodin qu’avance l’Agence Bio. De cent mille hectares bio en 1995, nous dépasserons les 1,5 millions cette année. De 2007 à 2014, le secteur n’a pas connu de crise : il a tout simplement doublé, en surface comme en chiffre d’affaire. Le boom continue, avec près de 20% de croissance attendue en 2016. Une révolution sans précédent est en marche.
Une filière en développement avec ses enjeux propres
Dans le Bio, il y a la nature et l’agriculteur d’un côté, le distributeur et le consommateur de l’autre. On imagine l’attrait du consommateur, sensibilisé à manger mieux, ainsi que celui de l’agriculteur, soucieux de préserver sa santé ainsi que l’environnement.
Mais il ne faut pas oublier qu’entre deux, il y a aussi toute une industrie de transformation qui s’invente et se développe à la même vitesse ! Aujourd’hui, ce sont plus de 10000 transformateurs certifiés bios qui travaillent les produits des près de 30 000 fermes labellisées.
Ces transformateurs doivent observer une exigence de qualité particulièrement élevée dans leurs méthodes de travail, tout en travaillant avec un nombre mécaniquement réduit de producteurs. Outre l’aspect économique et administratif, pour les entreprises de transformation ce sont également des process de fabrication à revoir, du matériel à adapter et du personnel à former. Tout cela est heureusement encouragé par la demande croissante des consommateurs.
Un marché limité à l’import… comme à l’export
L’offre bio a beaucoup changé ces dix dernières années, les marques pionnières (souvent allemandes) étant progressivement remplacé par une offre produite et transformée dans l’hexagone, si bien que 3 produit bio sur 4 vendu en France est également produit et transformé dans l’hexagone. Les produits importés sont constitués pour moitié de d’aliments et spécialités exotiques, mais une marge de progression existe encore sur ces produits.
L’exportation en revanche est encore balbutiante : si on exclut le vin, les exportations de produits bios ne se chiffrent qu’à quelques 126 millions d’euros en 2014, soit l’équivalent de 2,5% du marché bio total en France.