Les prochaines décennies verront immanquablement le démantèlement de nos centrales nucléaires actuelles, soulevant une problématique inédite de traitement de déchets à différent taux de radioactivité.
L’ensemble du parc nucléaire français, comprenant une soixantaine de tranches, des laboratoires ainsi que les usines Areva va devoir passer par la case recyclage dans le demi-siècle qui arrive. Si la plupart des déchets seront bien entendu non radioactifs, il faudra cependant également composer avec les autres.
Pour les pires d’entre eux, la filière est déjà connue : on valorise ce qu’on peut, et on enfouis le reste aussi loin des yeux que possible… mais pour les autres, ceux dont l’activité radioactive est suffisamment faible pour connaître une autre vie, d’autres applications, comment les reconnaître ? Les trier ? les traiter ?
Un vaste chantier industriel avec son besoin propre d’innovation émerge…
Le tri au cœur de la problématique
L’Andra (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) a lancé fin 2014 un appel d’offre aux industriels, dans le but de préparer les outils et équipements industriels au démantèlement des installations nucléaires. Sur 29 projets reçu, l’agence en a retenu 12, qui recevront un financement total de 40 millions d’euros.
Parmi ces projets, on retrouve des caméras haute définition résistante aux radiations, des capteur capable d’analyser la structure d’un béton sans l’altérer ou bien encore des équipements de mesure de radiations faibles.
L’enjeu est de taille : Le seul site de stockage de déchets faiblement radioactifs, dans l’Aube, ne pourra contenir dans ses 650 000 m³ que le tiers des déchets faiblement radioactifs qui seront professionnellement produit par le démantèlement. Il faudra donc construire 2 autres sites de stockage, à moins que les travaux de l’Andra, épaulé par les industriels, ne permette de réduire ce volume de 30% au moins, grâce à un tri plus efficace et une revalorisation maximale des déchets.