Les années 2000 ont été marquées par l’inversion du rapport de force entre la France et l’Allemagne en matière de coût du travail, mais la tendance s’inverse au point que la situation peut basculer à nouveau dans les prochains mois.
Un écart de compétitivité entre France et Allemagne qui rétrécit
C’est au cours de la première moitié des années 2000 que l’Allemagne, suite à d’importantes réformes du droit du travail et profitant d’une bonne conjoncture économique, est parvenue à maîtriser la hausse de son coût du travail, au point de se faire dépasser par la France, traditionnellement plus compétitive.
Jusqu’en 2012, l’écart ne faisait que se creuser entre les deux pays, laissant paraître une inquiétude forte des industriels comme des pouvoirs publics vis à vis de l’emploi et de la dynamique économique de la France en Europe. Depuis, le mot « compétitivité » est devenu un thème de campagne et un terme à la mode, en particulier quand il s’agissait de comparer la compétitivité de la France et de l’Allemagne.
Toujours est-il que la donne a changé. La conjoncture économique, combinée à la volonté politique d’améliorer la compétitivité en France ainsi qu’à celle des syndicats allemands ayant négocié d’importantes augmentations au printemps dernier ont permis à cet écart de se resserrer pour la première fois, revenant peu ou prou à la situation d’avant la crise.
Une industrie manufacturière qui confirme une compétitivité supérieure
Si l’industrie manufacturière allemande est très puissance, elle était réputée historiquement aussi assez chère, de part les salaires élevés des ouvriers, notamment dans la métallurgie. L’écart entre France et Allemagne avait néanmoins suivi la tendance générale, au point qu’entre 2008 et 2012 les coûts du travail français et allemand se sont véritablement côtoyés, laissant penser à une inversion du rapport de force entre les deux pays.
Ici, on observe l’inflexion de la courbe française du coût du travail (signe d’une maîtrise du coût) conjuguée à un légère accélération de la hausse côté allemand, provoquant une nette divergence entres les coûts de part et d’autres du Rhin.