Alors que l’exploitation du gaz de houille Français se concrétise mois après mois, l’entreprise de prospection -originaire d’Australie et désormais majoritairement française- décide de changer de nom pour autre plus symbolique.
Rappelant celui de la Française de Mécanique ou de la Française des Jeux, Française de l’Énergie est un nom plein d’ambition, celui d’une PME qui a tout misé sur le gaz de houille en France, et qui va peut-être très prochainement connaître un essor fulgurant.
En effet, après plusieurs années de prospections, 40 millions d’euros d’investissements, 5 ans de recoupage de données et plusieurs expérimentations sur le terrain, l’ancienne entreprise European Gas Limited touche du doigt la concrétisation de son projet d’exploitation de méthane contenu dans nos veines de charbon.
Il reste encore 60 à 100 M€ à investir pour développer la première plateforme industrielle qui devrait entrer en production en 2017. Plusieurs centaines à milliers d’emplois directs et indirects pourront être créé dans les prochaines années, une aubaine pour les régions minières qui ne se sont jamais totalement remise de l’arrêt de l’exploitation du charbon.
Rendez-vous en terrain connu
Le gaz de houille est assimilé dans l’opinion au gaz de schiste, provoquant une bien naturelle méfiance des riverains (en particulier ceux qui se trouvent en aplomb des gisements). Néanmoins, l’exploitation de gaz de houille sans fracturation présente d’importantes différences avec son lointain cousin.
La première et non des moindres est bien entendu la connaissance parfaite du terrain, que nos mineurs ont creusé pendant plus d’un siècle durant dans le Nord-pas-de-Calais et en Moselle, et qu’on a continué à étudier.
La seconde est la grande facilité d’extraction : le gaz s’échappe des veine si facilement qu’il en était redouté par les mineurs plus encore que les éboulements… car on parle bien d’exploiter le tristement célèbre grisou, qui s’échappait dans les galeries et provoquait des explosions désastreuses au fond.
Autrement dit, il suffit de transpercer la veine de houille sur toute sa longueur avec des trous de faible diamètre (12 cm) pour que le gaz s’en échappe tranquillement. Pas de fracturation hydraulique, ni de produits polluants ici, même si ces derniers peuvent être employés pour augmenter le
Le débat de la transition énergétique
Si le projet permet de fournir aux français un gaz 5% moins cher et en toute indépendance tout en minimisant les risques, le projet se heurte à plusieurs critiques. La principale est d’ordre environnementale : alors que l’on acte notre réduction d’émission de gaz à effet de serre, il parait paradoxal d’aller pomper ces carburants fossiles bien sagement enterrés un kilomètre sous terre, à travers les nappes phréatiques et la marne.
Mais il est clair que nous ne pourrons pas nous passer du gaz en quelques années à peine, et l’exploitation du gaz qui dort sous nos pied nous permettra au moins d’en réduire le transport nécessaire, générateur complémentaire de CO2. Espérons que cette décennie de grâce nous permettra aussi de nous apprendre à nous en passer…