Il n’y a pas de mystères dans la technologie : les performances records vont de pair avec une une précision extrême dans la conception et la maintenance des équipements. Le Shinkansen, équivalent japonais de notre TGV, n’échappe pas à cette règle…
Un programme de maintenance à quatre niveaux
La maintenance des Shinkansen est presque exclusivement préventive : une anomalie apparaissant alors que le train est lancé à parfois plus de 300 km/h pourrait avoir des effets terribles. Il faut donc que chaque pièce sensible, chaque pièse d’usure soit contrôlée régulièrement et en profondeur.
La maintenance préventive des rames du train à grande vitesse japonais s’articule en 4 niveaux de fréquence, regroupant chacun une ou plusieurs opération de contrôle et de réparation.
Niveau 1 : tous les deux jours
Ce premier niveau de contrôle, routinier, ne concerne que les pantographes. Ces bras articulés sont muni à leur sommet d’un large archet assurant le contact permanent entre le caténaire fournissant le courant et la locomotive.
Le technicien de maintenance contrôle l’usure des frotteurs, afin d’assurer la qualité de la transmission du courant, et prévenir les phénomènes de microcoupures et la formation d’arcs électriques nuisibles au matériel et aux caténaires.
Niveau 2 : tous les mois
Chaque mois, les rames de Shinkansen sont plus lourdement inspectées par les équipes de maintenance. Les pièces d’usure sont intégralement vérifiées et les essieux sont inspectés grâce à un scanner à ultrasons capable de déceler la moindre micro-fissure.
Cette opération de maintenance est la plus important au niveau de la sécurité des trains, car elle concerne directement les points les plus sensibles : le freinage et la tenue sur les rails.
Niveau 3 : tous les 18 mois
Après un an et demi de service, les bogies (ou boggie), chariots sur lesquels les voitures reposent, sont séparés des chassis, inspectées et entretenus.
Les roues sont ré-usinées afin de leur redonner un profil parfait, avec un équilibrage entre les roues précis à 0,2 mm près. Cette opération permet d’assurer la sûreté, mais aussi à réduire le bruit et la consommation d’énergie de la rame.
Toutes les roues du train perdent alors environs 6 mm de diamètre et peuvent repartir pour 1 an et demi de service.
Niveau 4 : tous les 3 ans à 1,2 millions de km
Après avoir fait 30 fois le tour de la terre, les rames de Shinkansen ne sont pas encore bonnes pour la casse : c’est l’heure d’une remise à neuf complète.
Les roues, les essieux… jusqu’aux sièges est remplacé, les voitures sont repeintes et les rames sont prêtes à repartir pour 3 ans de services…
Le célèbre Yellow Doctor sur les rails…
La maintenance du réseau Shinkansen passe aussi par l’inspection des voies. C’est le travail du « yellow doctor » (docteur jaune, si si !), version high-tech du Shinkansen capable de mesurer la hauteur des caténaires tous les 5 cm avec une précision de quelques dixièmes de millimètres, le tout en conditions réelles…
Pour les anglophones, vous pouvez découvrir le contenu de cet article en vidéo au fil de ce reportage de NHK World, chaine publique japonaise d’information à vocation internationale.