Depuis le début de ce millénaire, lent déclin de l’industrie automobile française semblait inéluctable, précipité plus encore par la crise. Or, depuis plusieurs mois, tous les indicateurs reviennent au vert…
Fin d’un décrochage… vers relocalisation ?
Depuis le sommet historique de production nationale de véhicule sur la période 2000-2005, avec près en moyenne 3.2 à 3,4 millions d’unités produites, la production d’automobiles en France s’est brutalement effondrée pour ne plus représenter que 1,8 millions d’unités en 2013, soit près de 9 % de baisse annuelle moyenne sur 7 ans. Une catastrophe industrielle programmée que rien ne semblait pouvoir alors contenir.
Cependant, si la production des usines métropolitaines connaissait un régression sans précédent, les entreprises continuaient de monter en puissance au global. En effet, hormis un court décrochage en 2008 et 2009, la production globale (France + étranger) des constructeurs français n’a cessé de progresser, s’établissant à 5,6 millions d’unités produites dans le monde, contre 5 millions avant la crise.
Une expansion étrangère salvatrice pour l’emploi local
D’abord critiqué par l’opinion publique et les salariés du groupe, cette expansion internationale a probablement été le garde-fou le plus solide pour les emplois de l’hexagone. Cela aura eu pour revers une inversion de rapport entre le Made in France et le Made in Ailleurs : En 2000, environs 6 véhicules sur 10 de marque Peugeot, Renault ou Citroën étaient fabriqués en France. En 2013, ça n’est plus le cas que de 1 véhicule sur 4.
C’était sans doute le prix à payer pour soutenir l’activité des sites de production nationaux, une mutation nécessaire à l’expansion des marques à l’international, tout en limitant la casse sur l’emploi local (bien qu’une partie de la production a été effectivement délocalisée et que de nombreux emplois aient été supprimés, notamment lors de la fermeture du site PSA d’Aulnay-sous-Bois).
Une reprise timide mais confiante
Si en 2013 la production a atteint un plancher 1,78 millions d’unités, les prévisions pour 2014 sont plus optimistes, avec 1,87 millions d’unités visées.
Après 7 années de baisse, on peut croire qu’il ne s’agisse que d’un ultime rebond, un soubresaut sans suite, mais il n’en est rien, selon les constructeur : le climat est bien à la reprise, si progressive soit-elle.
Le cap des 2 millions de véhicules devraient être de nouveau atteint dès 2016, et une reprise de l’embauche semble s’amorcer, comme l’a annoncé le PDG de Renault Carlos Ghosn au début du mois de septembre.
Le groupe Nissan-Renault a également prévu d’importer en France la fabrication de Nissan Micra dans on usine de Flins, une localisation de production qui confirme la volonté de continuer malgré tout à produire Français.