Oui, nous vous parlons bien du bon vieux disque vinyle que les moins de vingt ans peuvent ne pas connaître… Balayé sans pitié par la venue du CD, il prend sa revanche à l’être du numérique !

Plus que 10 survivants dans le monde

Le disque microsillon a longtemps été considéré comme symbole du passé. Une obsolescence initialement poussée par les industriels : depuis le début des années 1990, il n’existe plus de fabricants de presse à vinyle. Si ce n’étaient pas le soin et la ténacité de quelques presseurs et la présence de petite poches de résistance sur le marché (DJ, fans de grande star de variété française…), le vinyle n’aurait pas survécu au passage à l’an 2000.

C’est ainsi qu’aujourd’hui il ne resterait plus que 10 presseurs de disques microsillons dans le monde, dont cinq en Europe et… un seul en France !

MPO, résistant Mayennais du savoir-faire français

VinyleInstallé depuis les années 1950 à 60 km de Le Mans et à 30 km d’Alençon, MPO (Moulage Plastiques de l’Ouest) est un imprimeur et un presseur de CD, DVD, BluRay et… vinyles.

Le pressage de disques microsillons était d’ailleurs la première activité et longtemps la plus importante, dépassant même les 50 millions de disques à son apogée en 1978.

Mais l’essor de la cassette audio, puis l’arrivée du CD et enfin celui des supports numériques ont écrasés les ventes de vinyles pour le plus représenter que 3,7 millions d’unités en 2010.

En tant qu’activité historique du  fabricant, la division vinyle a été maintenue, même en périodes déficitaires. 50 salariés sur le millier qu’emploie MPO ont ainsi continué à assurer la production de vinyles et l’entretien des précieuses presses, maintenant localement un savoir-faire couvrant toutes les phases de fabrication, du disque à la pochette.

Une ténacité qui paie

MPO est depuis quelques années le dernier presseur de vinyle en France, et son obsession à maintenir cette ligne de production sera peut-être également son assurance-vie.

En effet, si l’essor des supports immatériels amène progressivement le déclin lent du CD, du DVD… il provoque paradoxalement la résurrection du vinyle !

L’explication est simple : le disque microsillon, par la chaleur de sa matière, par son poids et son format, par le rituel nécessaire à son utilisation, enfin par ses défauts, incarne à perfection le support physique, cher aux fans, collectionneurs et aux hipsters

Ainsi, depuis 2007, les ventes de vinyles aux états-unis sont passées de 1 à 6 millions par an, et atteint  plus de 2,5 millions en France selon MPO. Si les bacs à vinyles reviennent en force dans les enseignes, ce sont aussi les vinyles de petits groupes vendus lors des concerts qui font recette.

Résultat : depuis plusieurs mois, la MPO croule sous les commandes, les lignes tournent sans répit sans pouvoir répondre à la demande, au point d’amener la société à investir 500 000 euros pour déplacer sa production de vinyles dans de nouveaux locaux.

explosion de la vente des vinyles

Ce graphique montre l’explosion des ventes de disques microsillons aux états-unis, un des principaux marchés étranger de MPO, depuis 2007.

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